Les Malaquias, Andréa del Fuego, traduit du portugais (Brésil) par Cécile Lombard, L’Aube, 2015, 224 p. [Os Malaquias, Língua geral, 2010]
L’histoire commence dans la Sierra Morena, montagne impraticable du Brésil. Une nuit d’orage, la foudre s’abat sur une maison, tuant un couple endormi et laissant trois enfants orphelins. C’est le destin de cette fratrie qui est raconté avec beaucoup de poésie et de légèreté, malgré des événements parfois violents.
L’aîné, Nico, trouve du travail dans l’exploitation caféière voisine ; la fille, Julia, est adoptée par une riche famille ; quant à Antonio, il reste à l’orphelinat, personne ne veut de lui parce qu’il est atteint de nanisme. Tous les trois, séparés, vont essayer de se retrouver et affronter bien des épreuves.
Au fur et à mesure que les enfants grandissent, puis deviennent adultes, le monde autour d’eux évolue. Un barrage se construit, la lumière doit arriver au village. Mais des maisons sont englouties, des habitants disparaissent, engloutis à leur tour. C’est le moment que choisit Andréa del Fuego pour passer d’un univers rationnel à un univers imaginaire. Nous voilà embarqués d’un monde à l’autre, voyageant à travers des mondes parallèles dans lesquels nous espérons voir les héros de l’histoire se retrouver enfin. Conte mystique ? Fable ? On trouve dans ce roman de la superstition, de la magie, du rêve, contrastant avec la réalité d’un monde brusque et sans pitié.
Andréa del Fuego signe ici un premier roman. Elle est écrivaine, brésilienne, d’origine indienne et puise dans des croyances et des coutumes ancestrales qui rendent son écriture envoûtante et magique. Elle réussit à merveille à nous tenir en haleine dans une histoire captivante remplie d’humanité.
Alice