Mort dans le jardin de la lune de Martín Solares par Luis Samaniego

Martín Solares, Mort dans le jardin de la lune, traduit de l’espagnol (Mexique) par Christilla Vasserot, Christian Bourgois, 2021, 272 p., 22 € [Muerte en el jardín de la luna, Random House, 2020]

Martín Solares est connu principalement pour ses polars noirs situés au Mexique : des récits qui sont, malheureusement, très proches du quotidien de son pays d’origine. En lisant son dernier livre, le lecteur peut être désorienté par la localisation et le ton fantastique. Il s’agit du deuxième volet de la trilogie du détective Pierre Le Noir dont le premier tome a pour titre Quatorze crocs (Christian Bourgois).

L’histoire se déroule à Paris en 1927. La Brigade nocturne, corps de la police parisienne spécialisé dans la résolution de crimes mystérieux, enquête sur un assassinat sordide. Le corps de la victime a été trouvé dans le Jardin du Luxembourg et ses blessures rappellent celles infligées aux victimes londoniennes par le sinistre Jack l’Eventreur. Pierre Le Noir ne s’attarde pas à suivre la piste de l’assassin bien qu’il ait subi de sa part une tentative de meurtre. 

Même si on peut lire ce livre sans avoir lu le premier épisode de la trilogie, son univers particulier peut surprendre fortement le lecteur. Le saut dans le fantastique fait voler en éclats les frontières de la réalité : des spectres venus de Londres qui suivent la trace du célèbre assassin londonien, des bêtes étranges qui poursuivent Le Noir et qui menacent la ville, les tours de magie que le héros doit utiliser pour surmonter les défis et vaincre ses ennemis. 

Au milieu de tous ces feux d’artifices, le Paris du début de siècle, dadaïste et surréaliste, est parfaitement reconnaissable à travers ses quartiers et les personnages de Robert Desnos et André Breton. Martín Solares rend hommage à la Ville Lumière, mais aussi à l’écrivain Alexandre Dumas et plus précisément à son Comte de Monte-Cristo qui devient la clé du mystère à élucider. 

En lisant ce livre nous avons la sensation de nous envoler sous le charme d’un magicien : la fantaisie n’a pas de limites !

Luis Samaniego