Carla Maliandi, Une chambre en Allemagne, traduit de l’espagnol (Argentine) par Myriam Chirousse, Métailié, 2021, 160 p. 18 € [La habitación alemana, Editorial Mardulce, 2017]
Il s’agit du premier roman d’une jeune autrice, dramaturge et metteuse en scène argentine.
Une jeune trentenaire arrive sur un coup de tête à Heidelberg où elle avait vécu avec sa famille étant enfant et trouve une chambre à louer dans une résidence universitaire. L’autrice nous promène délicieusement dans le tourbillon de réflexions coupables et légères de son personnage : cette jeune femme fuyant sa réalité se délecte de suspendre le temps, sans prendre de décisions qui la feraient atterrir dans une autre réalité.
Malgré cette instabilité émotionnelle, elle va tisser des liens forts d’amitié avec les étudiants qui logent à la résidence, notamment une Japonaise, un autre Argentin de la province de Tucumán, ainsi qu’un ancien étudiant de son père devenu professeur.
Ces rencontres faites par hasard, mêlant peines et euphorie, dessinent un parcours initiatique cosmopolite où l’innocence n’est que superficielle. L’écriture de Carla Maliandi est fluide et enivrante, néanmoins elle cache des pointes d’amertume. Comme un ciel qui tourne à l’orage, la présence de malentendus, de sentiments cachés et de besoins inavouables vont mener le récit sur un chemin sinueux, inquiétant et fantasmagorique. Une très belle découverte !
Melisa Chali-Guerrien
Librairie-café Cariño