Éditorial mai 2021

En novembre 2021, le Pérou, qui fête cette année le bicentenaire de son indépendance, sera le pays invité d’honneur du Salon du livre de Guadalajara[1]. La littérature péruvienne est aussi au centre de ce deuxième numéro de la revue L’autre Amérique.

Le sujet implique trois grands défis. Le premier est le plus évident : comment parler de la littérature péruvienne sans mentionner ce grand arbre qu’est l’écrivain Mario Vargas Llosa ? Bien malgré lui, son ombre cache d’autres noms de sa génération et occulte l’œuvre des jeunes romanciers. Nous avons donc décidé de vous dire uniquement que son livre, L’Appel de la tribu, vient d’être publié chez Gallimard et qu’il s’agit d’une autobiographie intellectuelle où il explique son inclination pour le libéralisme.

Nous avons décidé de la préférence aux écrivains nés après 1968 susceptibles de mieux nous parler du Pérou d’aujourd’hui. C’est à ce moment-là que nos amis péruviens ont apporté leur contribution avec leurs recommandations et leurs contacts. Par ailleurs, les maisons d’édition Métailié, Christian Bourgois, L’atinoir, Yovana et Buchet Chastel n’ont pas manqué de nous venir en aide, ainsi que les librairies Espace Cariño et Zeugma et les bibliothèques de Paris, Vincennes et Montreuil.

Cela nous a permis de relever en partie le deuxième défi : nous avons eu accès aux traductions d’œuvres d’auteurs péruviens connus ou moins connus. En revanche, les autrices restent sous-représentées dans ce numéro car leurs œuvres sont très peu traduites en français. L’universitaire Nelly André présente la situation des autrices péruviennes dans un entretien avec Jennifer Thorndike.

Nous avons également eu le plaisir d’avoir des échanges très fructueux avec le Ministre Carlos Amézaga, chef de chancellerie à l’Ambassade de Pérou à Paris. Il n’a pas hésité à nous épauler dès que nous lui avons fait part de notre projet. Nous lui devons un article de grand intérêt qui décrit clairement le panorama de la littérature péruvienne contemporaine.

Le troisième obstacle auquel nous nous sommes heurtés était notre méconnaissance de l’histoire du Pérou. Paradoxalement, cette ingénuité  assumée a moins été un inconvénient qu’un atout parce que nous avons découvert les problématiques du pays tout en suivant les histoires des protagonistes des romans et grâce aux entretiens avec les auteurs.

Il nous reste cependant beaucoup à apprendre sur cette culture ou plutôt ces cultures qui cohabitent dans le Pérou d’aujourd’hui, Donc, ce qui voudrait dire que notre rencontre avec le Pérou vient juste de commencer. 

Sur le chemin de cette promenade littéraire, nous avons été soutenus par les Alliances Françaises du Pérou, coordonnées par le directeur de celle de Cusco, Anthony Rohou. Elles ont organisé un concours de critique littéraire parmi leurs étudiants et les trois meilleurs textes sont publiés ici. Bravo aux gagnants et merci à tous les participants !

Sur ce, nous vous souhaitons bonne lecture !


[1] La Feria Internacional del Libro de Guadalajara (Mexique) est le deuxième plus grand salon du livre après celui de Francfort