Eduardo Halfon, Canción, traduit de l’espagnol (Guatemala) par David Fauquemberg, La Table Ronde, 2021, 176 p., 15 € [Canción, Libros del Asteroide, 2021]
Dans un récit autofictionnel, l’auteur raconte son expérience lors d’une invitation à une réunion d’écrivains libanais à Tokyo. Pour l’occasion, il décide de parler de son grand-père, né à Beyrouth, avant que le Liban soit reconnu comme pays.
Il commence à creuser dans ses souvenirs d’enfance pour éclairer certains aspects de l’enlèvement de son grand-père par un malfrat surnommé Canción.
Eduardo Halfon retrace l’histoire de son aïeul depuis son départ du Moyen-Orient jusqu’à son installation au Guatemala. Ensuite, il aborde des événements majeurs de l’histoire guatémaltèque qui expliquent l’instabilité sociale et la guerre civile. C’est là aussi que se trouve le lien entre Canción et son grand-père.
En fait, l’anecdote de l’enlèvement du grand-père cache d’autres histoires. Par exemple, le parcours de cet enfant qui deviendra écrivain et quittera son pays pour les États-Unis ou les souvenirs des auteurs du kidnapping et de ceux qui y ont assisté. D’ailleurs, certains d’entre eux ont voulu contribuer à la reconstruction des faits, d’autres sont partis pour l’éternité avec leur secret, comme ce message au fond d’une tasse de café jamais révélé. Cela fait partie de l’histoire du Guatemala.
Luis Samaniego