Tierra de Julio Serrano Echeverría par Javier Payeras

Version en français

Julio Serrano Echeverria, Tierra, Sophos, 2020, 216 p. [Inédit en français] Guatemala

[…]

Le recueil Tierra[1] est divisé en trois actes et subdivisé en huit apparitions ; c’est un livre complet, une idée qui rassemble tout ce qui peut être dit en dix ans d’écriture. Le silence des exilés, le mystère de la vie dans cette miette de l’univers que nous occupons et l’arrière-goût plus ancien que tous les mots : la mer. C’est peut-être dans cette dernière partie que je découvre la valeur la plus profonde que j’aie pu lire dans la poésie guatémaltèque contemporaine, la « Piedra Caliza », la « Pierre Calcaire », où la clarté se transforme en fond, en vérité, en un éclairage sonore : « Chaque pierre est pierre brisée », « L’oubli est la poussière sur une main ouverte ». Je n’ai rien de plus à dire, à cela s’ajoute la magie des traces de photographies primitives et de gravures très contrastées qui dépassent la littérature elle-même.

De cet « Annus Mirabilis MMXX » qui nous a renvoyés à la fragilité lointaine de notre condition humaine, il y a la réelle circonstance d’être nous-mêmes pris dans le confinement et dans cette tempête malheureuse. Je crois qu’une telle année mérite, comme dans les temps anciens, lorsque les malheurs et les fléaux survenaient, d’être rappelée au travers des œuvres immortelles qu’elle a laissées. Entre la mort et la douleur des pauses imprévues, elle bourgeonne aussi et reverdit. Dans cette liasse de pages imprimées et reliées, transparaît la générosité de mes chers Philippe Hunziker et SOPHOS. Voilà qui accompagnera dans l’avenir ce livre qui dialogue déjà avec la permanence.

Javier Payeras

Traduction de Marie-Christine Seguin


[1] Terre


Entretien avec Javier Payeras (Guatemala)