Commençons par Bogotá, capitale de la Colombie qui un jour, a été nommée l’Athènes de l’Amérique latine. Un si bel éloge laisse rêveur. Outre le fait que les Colombiens prennent soin de leur façon de s’exprimer en espagnol, consciemment ou inconsciemment, ils sont aussi amateurs d’éloquence. Après ce préambule, on ne peut qu’attendre de s’émerveiller de leur littérature. Ajoutons à cela d’autres facteurs comme l’importance de la taille du pays aux climats très variés et, de plus, baigné par deux océans. La population aussi est le produit d’un héritage culturel très divers.
En termes littéraires, cela se traduit, comme vous pourrez le constater dans ce numéro, par un éventail impressionnant de récits et de sensibilités. Par exemple, les romans de Santiago Gamboa dissèquent la Colombie et les disfonctionnements économiques liés à la corruption. D’un autre côté, nous avons les récits très intimistes de Héctor Abad Faciolince, connu du grand public pour L’oubli que nous serons où il rend hommage à son père assassiné. Nous avons décidé de vous présenter un autre de ses livres, La Sécrète, et en exclusivité la traduction en français d’Albert Bensoussan de son tout dernier roman, Sauf mon cœur, tout va.
Quelle autre richesse se trouve dans cette valise ? L’autrice Pilar Quintana écrit aux bords des abîmes, en termes réels et littéraires. Ses récits vont dans les profondeurs des sentiments de ses personnages féminins dans La chienne et dans Nos abîmes. Fernando Vallejo, avec cet humour si particulier qui le caractérise, critique tout ce qui à ses yeux ne va pas, ce qui, à vrai dire, représente beaucoup, surtout en ayant vécu au Mexique et en Colombie où il a pu trouver de la matière.
Bien évidemment, le choix de nos critiques pour composer ce numéro ne représente qu’une petite partie de toute la littérature colombienne. Nous espérons que cela pourra déclencher chez nos lecteurs l’envie de lire d’autres grands auteurs comme Juan Gabriel Vásquez et Jorge Franco que, malheureusement, nous n’avons pas pu inclure ici.
Voici donc notre sixième numéro, merci d’être encore là !