Donde la vida nos lleva, José Salem, Paradiso, 2021[Inédit en français]
Qu’ont en commun une employée de banque dont l’univers se résume à la distance qui la sépare de son bureau, un homme qui envisage de kidnapper des jeunes filles pour les protéger d’éventuels… kidnappeurs, et un avocat véreux sans scrupule qui est prêt à parier tout ce qu’il vient de voler ? À première vue, rien, et en y regardant de plus près, pas grand-chose de plus. Mais en se plongeant plus avant dans le texte, on finit par trouver un fil ténu, subtil mais solide : les tourments et les péchés d’une série de personnages, aussi variés que variables, qui dessinent les histoires qui composent Donde la vida nos lleva[1].
Dans cet ouvrage, José Salem nous raconte des histoires qui, plus que des histoires, sont des témoignages de vies avec leur lot de petites victoires et de grandes défaites, racontées avec une grâce et un suspense qui captivent le lecteur. La diversité des personnages et des situations racontées brosse un tableau très large dans lequel le lecteur, en plus de ne pas s’ennuyer, trouvera sûrement des histoires adaptées à sa sensibilité. La narration alterne entre des récits à la troisième personne, qui permettent de varier les approches et de donner plus de détails, et des récits à la première personne, où l’auteur plonge dans la psyché profonde des protagonistes, ce qui permet des rebondissements inattendus dans l’intrigue.
Julio Sosa, dans le célèbre tango Cambalache, chantait qu’« il y a toujours eu des escrocs, des machiavéliques et des arnaqueurs ». Cet endroit où nous arrivons au terme d’un long voyage, pourrait bien être Donde la vida nos lleva, cet asile de beaux fous que la vie nous présente.
Daniel Vito Papa
Traduction L’autre Amérique
[1] Là où la vie nous mène.