Donde todo termina abre las alas : poesía reunida de Blanca Varela par Francisco Izquierdo-Quea

Donde todo termina abre las alas : poesía reunida, Blanca Varela, Galaxia Gutemberg, 2001 [Inédit en français]

La condition humaine

« Le Pérou, nous le savons, est une terre de poètes. Comme au Mexique, le lyrisme est la colonne vertébrale de la tradition littéraire péruvienne », déclare Adolfo Castañón dans le prologue de Donde todo termina abre las alas, un volume essentiel qui rassemble l’œuvre de Blanca Varela (Lima, 1926-2009), principale voix de la poésie féminine péruvienne et l’une des plus importantes en langue espagnole.

L’intérêt de cette belle édition, dont la couverture est ornée d’un dessin du peintre Fernando de Szyzslo, réside dans le fait qu’elle présente l’intégralité de l’œuvre poétique de Varela : Ese puerto existe, Luz de día, Valses y otras falsas confesiones, Canto villano, Ejercicios materiales, El libro de barro, Concierto animal et El falso teclado. Elle est complétée par un épilogue poético-conversationnel écrit par Antonio Gamoneda.

Il faut reconnaître que l’aura légendaire entourant la poétesse n’est pas toujours due à une perception exacte de l’artiste. À bien y regarder, deux périodes se sont avérées particulièrement déterminantes : ses années d’études à l’Université San Marcos, à Lima, et sa vie littéraire, bohème et intellectuelle à Paris.

C’est là l’une des clés qui donnent à l’autrice du Canto villano une portée universelle : la rencontre entre son talent et le réseau littéraire qu’elle a forgé pendant des années en France aux côtés de Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Henri Michaux, Alberto Giacometti et Octavio Paz. C’est dans ce contexte spécifique que Blanca Varela, avec son intelligence savante d’une implacable précision imaginative, est parvenue à détacher le « féminin » des clichés sentimentaux habituels.

Francisco Izquierdo-Quea

Traduction L’autre Amérique