Éditorial février 2024

En Amérique latine les femmes sont désormais plus nombreuses que les hommes. Cela peut expliquer en partie le nombre croissant de femmes à des postes de responsabilité et l’émergence d’importants mouvements féministes ces dernières années.

Les romans écrits par des femmes sont souvent des œuvres qui dérangent. Bien qu’il s’agisse de textes de fiction, les situations décrites sont parfois si réalistes que la douleur et le malaise qui s’en dégagent ne peuvent plus être ignorés.

Mais le monde vu à travers le regard des femmes est-il différent de celui perçu par leurs confrères écrivains ? Les femmes étant victimes de multiples violences dans la société, et ce, davantage que les hommes, leur perception de la réalité ne peut que différer. Ces agressions passées sous silence, dans la plupart des cas, remontent inéluctablement à la surface grâce au travail d’écriture.

Cependant, la difficulté d’un projet littéraire est de réussir à sublimer les éléments qui le composent et de créer une œuvre d’art. D’ailleurs, les romans des écrivaines doivent-ils forcément être engagés ? Peuvent-ils n’être que divertissants ? Pour mieux répondre à ces questions, il faut prendre le temps d’appréhender chaque univers, s’intéresser à chaque autrice individuellement et lire chacune avec attention et avec plaisir, bref procéder avec les femmes de lettres comme avec les hommes de lettres, dont le terrain de jeu commun est la littérature.