Japón no da dos oportunidades de Augusto Higa Oshiro par Sylvie Larue

Augusto Higa Oshiro, Japón no da dos oportunidades, Animal de invierno, 2019 [Pérou. Inédit en français]

© Animal de Invierno DR

Japon. 1990. Japón no da dos oportunidades  est un livre de mémoires dans lequel l’auteur narre son quotidien en tant que travailleur péruvien-japonais de deuxième génération ou nikkei.  Grâce à un langage simple mais très détaillé – du prix du billet d’avion Lima-Tokyo, au montant des loyers, des charges et des retenues sur le salaire –, l’auteur explore son passé et son identité. 

Né en 1946 à Lima au sein d’une famille d’origine japonaise, Augusto Higa Oshiro est un auteur de la génération 70 et membre du Groupo  Narració. Il a déjà publié deux recueils une collection de contes, Que te coma el tigre (1977), La casa de Albaceleste (1987) à l’époque où Alberto Fujimori devient le premier président du Pérou d’origine japonaise en 1990. 

Augusto Higa Oshiro profite d’une nouvelle loi que le Japon a introduite et qui encourage les nikkei à venir travailler pour combler les besoins du pays en main d’œuvre étrangère. L’auteur réalise le voyage avec l’objectif de rester plusieurs mois dans une usine et gagner suffisamment d’argent pour s’établir ensuite au Pérou. 

À son arrivée à l’aéroport de Narita, le ton est donné. Il ne s’agit pas d’un voyage de tourisme: un agent l’attend, confisque son passeport, le conduit à l’usine et dans sa nouvelle maison, qu’il partage avec treize autres ouvriers nikkei.  

Dès les premières semaines, il découvre que la vie d’un travailleur immigré ne ressemble en rien à ce qu’il avait imaginé et que malgré sa ressemblance physique avec les locaux, le pays de ses ancêtres ne le reconnaît pas comme l’un des siens. La preuve en est lorsque ses voisins l’évitent ou signent des pétitions pour que les « étrangers » s’en aillent de leur quartier. À la barrière de la langue s’ajoute la frustration de se sentir exploité, humilié, incompris. Pourra-t-il s’adapter? 

Sylvie Larue