José Aquino Esperanza est né en 1984 en Argentine. Il a écrit des romans, des récits en
prose et il a participé aux processus créatifs et dramaturgiques de différentes pièces de
théâtre à Buenos Aires et à Barcelone. En 2015 il obtient une bourse d’écriture créative à Barcelone, ville où il habite depuis 2019.
VII
Je ne vois pas là où d’autres voient
Je ne sens pas où toi tu sens
Je me languis de toi d’une manière connue de moi seul
Car je ne suis qu’un homme à la dérive
qui regarde le ciel où d’autres ne voient pas.
XIII
Tu vois cela qui me manque tant à présent
l’odeur du mate et de l’oranger
le parfum de la nuit séchant à la lune
le brillant de ma peau qui s’éteint
Tu vois mes mains se réfugier dans mes poches
mon (sou)rire plein de honte se cacher
ma tristesse s’illusionner avec de longs souvenirs
tu vois ce que je ne vois plus
Une caresse, que je ne reçois pas
Un café chaud, que je ne bois pas
Tes pieds froids, que je ne touche pas
Toi, que je ne vois plus
Tu vois en moi
tout ce que j’ai laissé
Si loin, si distant
tout ce qui est demeuré là-bas,
en toi.
XV
Je suis un mensonge
dont personne ne sait rien
dont personne ne s’inquiète ni se languit
qui habite nu une maison vide
Je suis le mensonge qui n’espère aucun réveil
Je suis celui que personne ne cherche
José Aquino Esperanza
Traduction de Barbara Mauthes
Extraits de : José Aquino, Para una noche azul, Talón de Aquiles-Antonio José Martínez Peris, Madrid, 2023.